









Le fil de fer est froid et hostile. Il m’écorche les mains lorsque je le travaille. Je me donne le défi de le transformer en le coupant, le tordant, le courbant, l’attachant afin qu’il ne forme qu’un tout : une sculpture exprimant la force dans la douceur.
De plus en plus, je travaille avec du métal, en transformant les plaques et les tiges métalliques par le travail de la découpe et de la soudure. Ce matériau me permet de créer du vide, de la transparence, des taches bleutées ou des points de soudure. Les tiges métalliques soudées entre elles forment un dessin qui se transforme lorsqu’il est projeté sur un mur blanc. Je suis souvent confrontée à des problèmes techniques dont le challenge m’amuse. Les limites techniques apportent parfois de nouvelles idées.
Je travaille aussi le plâtre, l’epoxy et le bois. Le bois, matière chaude, naturelle et noble, offre ses lignes et ses nœuds qu’il faut apprendre à négocier. Sa taille demande des calculs précis, de la patience, de l’humilité et une grande concentration. Je découvre la magie de voir apparaître une forme sortant de la souche d’un arbre.
Afin de réaliser de grandes sculptures à partir d’un matériau léger, je taille directement des blocs de polystyrène. J’utilise ensuite de la résine pour couvrir et solidifier la pièce. Cette technique me donne une grande liberté et me permet de travailler dans la légereté.
C’est avec beaucoup de plaisir que je travaille avec de la cire chaude et molle pour faire mes projets ou les moules destinés à être coulés en bronze ou en aluminium. Le bronze est un matériau magnifique, noble et gracieux. A la sortie du four, le bronze est brillant et doré, mais aussi triste et sans vie. Je le ranime en jouant avec les acides et la chaleur de la flamme, cherchant la patine qui convient.